jeudi 22 mai 2014

Interview de Robert Pattinson pour Vanity Fair (article traduit)

Robert Pattinson connaît une ou deux choses sur la rançon de la gloire, donc il vaut mieux l'écouter quand il dit qu'il s'inquiète pour les enfants stars à Hollywood qu'il rencontre. "Quand on voit ces enfants, il n'y a pas 36 solutions : soit ils sont en thérapie ou alors ils finiront tueur en série ou par se suicider. J'entends par là que c'est dès le plus jeune âge et ​​c'est terrifiant".

Il y a justement un de ces enfants stars dans l'intrigue de "Maps to the Stars", l'un des deux films de Pattinson qui font leurs débuts au Festival de Cannes de cette année. Evan Bird, connu pour son rôle dans The Killing, interprète Benjie, star reconnue de la télé âgée de 13 ans, et Robert Pattinson joue un chauffeur qui tente de percer dans le show business. Réalisé par David Cronenberg, qui a déjà collaboré avec Robert Pattinson sur Cosmopolis en 2012, le film est une satire féroce d'Hollywood qui met également en vedette Julianne Moore dans le rôle d'une actrice hystérique qui a quelques heures de vol au compteur, John Cusack en coach de vie diabolique et Mia Wasikowska, sorte d'ange vengeur un peu dérangé.


Pattinson a un rôle plus conséquent dans le road movie post-apocalyptique de David Michôd, The Rover, celui d'une petite frappe pas très brillant fasciné par Guy Pearce. Au fur et à mesure qu'il voyagent dans l'arrière pays australien, le personnage de Pattinson prend de plus en plus confiance et se transforme de plus en plus en meurtrier.


VF.com a interviewé Pattinson à Cannes, où son ex-petite amie et partenaire Kristen Stewart a également un film en compétition, et l'a interrogé sur la façon dont il s'est préparé pour le rôle, ce qu'il trouve le plus ridicule à propos d'Hollywood et comment il a géré sa soudaine célébrité soudaine alors qu'il n'était âgé que de 21 ans.

VF Hollywood : David Michôd a beaucoup parlé de l'histoire qui est en toile de fond dans The Rover, qui se déroule "10 ans après l'effondrement". Que vous a-t-il dit à propos de votre personnage ?

Robert Pattinson : Et bien, pas grand chose. Je n'arrêtais pas de le questionner à ce sujet. "Qu'est-ce que cet effondrement économique ? Je veux connaître les détails". Et puis j'ai réalisé que ça ne changeait rien pour mon personnage.

Le personnage de Guy Pearce dit du vôtre qu'il est un "demeuré". L'avez vous joué comme quelqu'un de vraiment handicapé ou comme une personne sans éducation ?


Je l'ai vu comme quelqu'un à qui on a répété sans cesse qu'il avait un problème, ce qui n'est pas le cas, et à force de se l'entendre dire, il a fini par se résigner.


Il me rappelle un peu Jesse Pinkman de Breaking Bad.


Ouais, je pense qu'il y a une trajectoire similaire. Mais même si il n'est pas en reste quand il s'agit de commettre des méfaits, il n'a jamais vraiment voulu en arriver là et ça le détruit d'une certaine manière.


Et pour vos dents noircies ? Est ce qu'il fallait les recommencer tous les jours ?  

 
Oui, enfin c'était censé l'être. Il n'y avait pas de fluor dans l'eau, ça a flingué les dents de tout le monde, mais au final, je suis le seul à avoir eu les dents réellement bousillées. Pour le personnage, j'ai mis ça sur le compte du fait qu'il est un de ces gosses qui ne se brossent pas les dents. Je pense que c'est une personne un peu à part. J'en ai rencontré quelques uns à l'école, des gamins bizarres qui avaient les dents gâtées à 11 ans.


Êtes-vous de ceux qui croient à la fin du monde
? Pensez-vous qu'elle soit proche si nous ne changeons pas nos habitudes ?

Euh, pas vraiment. Probablement parce que je n'y connais rien et que j'ai une vie agréable. Je pense que tout est cyclique. Il y a certainement des choses vraiment très inquiétantes - et pour quoi ? Que vous puissiez jouer à des jeux vidéos toute la journée ? C'est un peu ridicule.


Il semble qu'on finisse par avoir ce qu'on mérite à un moment donné. Surtout si on se comporte comme ceux qui sont dans Maps to the Stars.


Je pense qu'ils vont s'entre-dévorer. Je ne pense pas qu'ils auront une incidence sur quelqu'un d'autre. Ils sont trop égocentriques.


Lorsque David Cronenberg vous a appelé pour vous dire : "Faisons un autre film ensemble", étiez-vous enthousiasmé ?


Oui, je n'avais même pas lu le script et j'ai dit "Ouais". C'est un autre personnage qui n'a pas particulièrement de passé. J'ai demandé : "Comme vois tu le personnage ?". Et il m'a répondu : "Je ne sais pas, qu'en penses-tu ?". Et on tournait deux jours plus tard et je me suis dit "Génial". C'est exactement ce qui s'est passé sur Cosmopolis. On ne se parlait pas du tout et puis on tournait et chaque scène que j'ai faite l'a été en une prise. C'est absurde.


Donc il vous donne juste le scénario à lire et vous trouvez votre personnage par vous même ? 


Dans Cosmopolis, il savait exactement ce qu'il voulait. Avec Maps, il a aimé simplement ce que je faisais dès la première prise.


Etes-vous inquiet des réactions du milieu du cinéma en vous moquant ainsi de l'univers hollywoodien ?


Je ne pense pas qu'on s'en moque vraiment. Ceci dit j'aime bien le fait que la seule critique négative qui nous a été faite émane de The Hollywood Reporter.


Vous avez touché un point sensible.


Je n'ai pas l'impression que le film se fout d'Hollywood. C'est vraiment spécifique à ces personnages. Je pense que Benjie est probablement le personnage le plus réaliste. J'ai rencontré beaucoup d'enfants comme lui. La scène où il est en train de baver sur tout le monde avec les filles, on voit ça très souvent. Quand on voit ces enfants, il n'y a pas 36 solutions : soit ils vont en thérapie ou alors ils finiront tueur en série ou par se suicider. J'entends par là que c'est dès le plus jeune âge et ​​c'est terrifiant.

Vous êtes devenu célèbre assez tôt. Comment avez-vous vécu le fait étrange de devenir riche et célèbre à un si jeune âge ?


J'ai fait Harry Potter quand j'avais 17 ans et ensuite il ne s'est pas vraiment passé grand chose. Certes, j'ai gagné beaucoup d'argent par rapport à tous ceux de mon âge, c'était incroyable. Mais on ne m'a proposé que des petits trucs pour la télévision par la suite. J'ai pu en vivre de 18 à 21 ans, avoir mon propre appartement et je ne suis devenu la star de Twilight qu'à 21 ans. C'est différent parce que vous êtes encore jeune, mais vous avez eu une vie auparavant. Si vous n'avez qu'une dizaine d'année, c'est totalement différent.


Avez-vous rencontré Justin Bieber à la Vanity Fair party l'autre soir ?


Je ne l'ai pas vu en fait. Je l'ai rencontré avant, cependant, lors de sa "Bus Party" [Rires]. Je l'ai rencontré à quelques reprises. Il est "gentil" [Rires].


Si vous deviez réaliser une satire sur Hollywood , quel personnage voudriez vous mettre en avant ?


Je ne sais pas. Les gens font beaucoup de choses sur les femmes d'un certain âge, mais avez-vous jamais lu ce livre intitulé Money de Martin Amis ? J'ai trouvé que le personnage du vieil acteur Lorne Guyland était génial, il ne peut s'empêcher de jouer les mâles virils dans les films et ce malgré le fait qu'il ait 78 ans. C'est drôle parce que c'est un trait vraiment féminin. C'est tellement drôle de voir que, toute votre vie, vous vous comportez comme un macho, mais seulement dans les films.


Vous chantonnez dans The Rover et j'ai entendu dire que vous travaillez sur un album . Peut-on espérer entendre votre album bientôt ?


Je ne sais pas d'où sort cette rumeur. Tous les ans ça revient. J'essaie des choses, mais je n'en sais trop rien. Je suis un peu trop sensible à la critique ; Et j'en ai déjà bien assez au sujet de mon métier d'acteur.


Source : Vanity Fair - Traduction : RP France

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