samedi 21 juin 2014

Robert Pattinson passe aux choses sérieuses et se salit dans "The Rover" - Interview The Detroit News


Son nom est Rey et il ne ressemble pas, ne parle pas, ne se comporte pas comme l'idée que l'on se fait d'une idole des adolescentes.

Ses dents sont de travers et abimées. Il a les cheveux coupés au bol. Il est sale de la tête aux pieds et quand il parvient à parler, il marmonne des phrases décousues, souvent en les répétant sans raison valable.

Il y a certainement peu de ressemblance avec le plus beau vampire du monde, le parfaitement coiffé et à la peau scintillante Edward Cullen, héros de la franchise "Twilight". Et pourtant Rey, le boulet au centre de la chasse à l'homme post-apocalyptique dans "The Rover", est en effet joué par le fringant Robert Pattinson.

"En général, je ne suis pas choisi pour ce genre de rôle" admet Pattinson au téléphone depuis Los Angeles. "Il y a environ cinq acteurs qui ont la main mise sur ces rôles de barges. Je n'ai jamais vraiment été perçu comme l'un d'entre eux - jusqu'à maintenant peut-être".

A quel point voulait il le rôle ? Il a auditionné pour celui ci. Deux fois.

Comprenez, c'est le gars dont le dernier film, "Breaking Dawn - Partie 2", a rapporté 829 millions de $ dans le monde entier.

Mais il a compris la nécessité d'une audition.

"Eh bien, c'est très différent de ce que je suis, personnellement. Il n'y avait aucun moyen de vraiment prouver que je pouvais le faire juste en l'affirmant" dit-il. "Ca aurait été me croire sur parole".

Pattinson a vu que la nervosité et le sentiment d'insécurité constant chez Rey en font un perdant.

"Dans une meute de chiens, il y en a toujours un qui va complètement accepter la position de bêta" dit-il.

Pour l'aider à trouver le bon état d'esprit, le réalisateur David Michôd avait montré à Pattinson le documentaire "Bully", qui raconte la vie d'enfants qui sont constamment harcelés. L'acteur a compris tout de suite.

"Les gens vous accusent de ne pas tourner rond depuis si longtemps que vous le croyez" dit-il. "Personne n'attend rien de vous, vous arrêtez de penser, vous êtes dépendant. Vous n'avez pas d'autre choix. Vraiment, la seule chose qu'il ressent c'est la peur de tout".

La présence assez imposante de son partenaire Guy Pearce a aidé.

"Guy exerce sur vous une pression constante dans une scène. Et il se focalise de façon tellement intense que vous finissez en vrac" dit Pattinson. "C'est comme si vous aviez un rayon laser pointé sur vous".

Pattinson a bien sûr l'expérience des feux de la rampe. Né et élevé à Londres, il a commencé à travailler dans une compagnie de théâtre amateur à 15 ans. Un agent l'a repéré et en 2005 il a décroché un petit rôle dans "Harry Potter et la Coupe de Feu".

En 2008, il a été choisi pour jouer Edward Cullen dans la saga "Twilight". Cinq films et d'innombrables couvertures de magazines et tabloïds plus tard, la franchise s'est achevée l'année dernière avec "Breaking Dawn - Partie 2" et a rapporté plus de 3,3 milliards de dollars.

Pattinson a appris à s'adapter aux feux des projecteurs au cours de ces années et il s'aventure même parfois à sortir en public.

"Vous pesez le pour et le contre de ce que vous voulez que votre journée soit. Si mes amis vont voir un film ou autre et si je vais avec eux, il va probablement y avoir un tas de photos prises" dit-il. "Parfois, ça ne me pose pas de problème, mais d'autres fois je n'ai pas envie de gérer ce stress. Mais j'ai vraiment trouvé un moyen plus équilibré de vivre qu'il y a quatre ans".

Avec la célébrité, "Twilight" a apporté Pattinson une grande visibilité dans le milieu du cinéma et il a travaillé avec certaines personnes des plus respectées. Il a fait "Cosmopolis" avec le réalisateur David Cronenberg en 2012 et est dans son prochain film "Maps to the Stars". Il joue T.E. Lawrence dans le film du réalisateur Werner Herzog, "Queen of the Desert", aux côtés de Nicole Kidman et James Franco et il va tourner prochainement dans "Idol's Eye", avec Robert De Niro et Rachel Weisz.

Pattinson dit que Twilight lui a sans doute donné un coup de pouce vis à vis ses pairs, mais il ne sait pas à quel point. "Dans le milieu du cinéma, beaucoup de gens avec qui je travaille n'ont pas vu Twilight - mais Werner Herzog adore Twilight" dit-il. "Je pense que ça m'a beaucoup aidé d'une certaine manière. Vous devez comprendre comment surfer sur la vague après".

Et il veut continuer à surfer sur cette vague, repoussant les limites de son métier d'acteur vers le haut.

"Je suppose que j'étais une personne relativement timide quand j'étais plus jeune. Je le suis encore un peu. C'est agréable de se mettre au défi, surtout dans les grandes scènes d'émotion, dans un rôle que vous ne vous sentez pas capable de faire. Etre en mesure de se remettre en question de cette façon, c'est vraiment exaltant" dit Pattinson.

"Surtout quand tout va bien" a-t-il ajouté. "Sinon cela pourrait être la pire chose".

Traduction : RP France

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