vendredi 11 juillet 2014

Jeremy Saunders raconte le processus créatif de l'artwork de The Rover (traduction + nouveaux stills)

A propos de Jeremy Saunders

Depuis 2002, il est concepteur d'artwork de films. Il a travaillé, entre autres, pour Steven Soderbergh, Michael Haneke, Lars von Trier...

Le témoignage de Jeremy Saunders sur le processus créatif de l'artwork de The Rover

J'ai été impliqué sur The Rover dès le début de la pré-production et j'avais envoyé des instructions détaillées aux producteurs sur le type de plans que je pensais être utile d'utiliser pour l'artwork final. C'est toujours un peu délicat avant que le film ne soit tourné - je me fie beaucoup aux scénarios qui, même si ils sont bien écrits, ne donnent pas énormément d'indications sur le ton et l'ambiance. Et le script de David pour le film (comme le film lui-même) est minimaliste et ne comporte que peu de détails. J'ai donc pris sa phrase "C'est une sorte de western, une sorte d'histoire d'amour" au pied de la lettre et j'ai demandé des photos mi-western, mi-histoire d'amour au photographe (l'excellent John Tsiavis).

Le premier concept

Je travaillais sur les titres et dans le même temps, je les concevais avec un arrière plan nuageux, pour symboliser les jours que Eric endure, le temps qui passe sans jugement, ni grâce, juste une existence presque post-humaine sans aucun espoir de rédemption. Dieu est absent. C'est approximativement ce qu'ils recherchaient à l'époque.


Plus tard, ça a changé, évidemment. Les réalisateurs sont du genre pointilleux avec ceux qui sont en charge des deux premières minutes de leurs films, donc nous sommes retournés à un texte blanc sur un fond noir. Pourtant, l'idée première avait donné les maquettes ci-dessous. Sans fard, belles. Et différentes.

L'affiche teaser :
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Les maquettes pour les personnages :

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La maquette pour la sortie :

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Je continuer à penser que cette direction était celle qui permettait, plus que toute autre, de ressentir le film. Je l'aimais beaucoup.

J'étais bien le seul...

Deuxième étape : Vite, avant que les Américains n'arrivent

Le temps est venu de trouver un peu d'inspiration. Alors qu'il est toujours tentant (pour moi) de s'éloigner le plus possible des acteurs, il n'est pas vraiment permis d'avoir Rob Pattinson dans un film et de ne pas avoir son visage sur l'affiche. En fait c'est illégal dans la plupart des pays. :)

L'idée de base avec les "plans sur les visages" c'était de faire du personnage de Robert la porte d'entrée vers le film - il représente ce qu'il y a de plus innocent dans le monde et sa candeur, son regard direct contrastent avec le regard fuyant d'un Eric méconnaissable.

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Les couleurs ont un côté terne - cela vient du fait que que ce sont des images non calibrées retouchées. Après un certain nombre de requêtes de la part de Liz et David, alors qu'en fait c'était vraiment très beau, j'ai décidé de revenir à mon mode opératoire normal en utilisant toutes les couleurs en même temps.

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 Troisième étape : Trop tard, les Américains sont ici (on croise les doigts)

Les distributeurs et les producteurs locaux attendaient que ​​le distributeur américain produise son propre artwork avant de s'engager la moindre conception, ce qui m'a bizarrement mis dans une situation de David contre Goliath face à l'un des plus grands ateliers d'artwork au monde, sauf que cette fois Goliath était sûr de gagner, de sorte que la métaphore est assez inutile. Mais, comme en lot de consolation, j'ai été invité à concevoir "l'artwork des personnages" avant que celui tant attendu des américains n'arrive. Alors je m'y suis mis...

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Les portraits en gros plan étaient tellement puissants, qu'il est devenu évident que c'était la voie à suivre. Alors, j'ai essayé un certain nombre d'ambiances et de teintes différentes. Ca pouvait être instructif de voir que quelques petits changements pouvaient donner de grandes différences.

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Quatrième étape : Et puis, tout à coup ...

Il a été demandé de mettre Rob en arrière plan l'affiche de Guy. Et soudain, c'est devenu l'affiche pour la sortie ici en Australie. Ca m'est égal même si je reconnais que j'étais plutôt déçu. Je ne suis pas du tout convaincu que ce type d'affiche vous raconte quoi que ce soit sur le film si ce n'est qui joue dedans. Mais le temps était contre nous et le client a toujours raison. Ce fut donc le fichier que j'ai livré et qui a été utilisé pour être l'affiche pour la sortie du film.

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Cadeau Bonus : l'artwork du teaser

Et enfin, presque venue de nulle part, cette affiche a été utilisée comme teaser en Australie. Elle fait certes partie de ces affiches clichés où l'on voit le personnage principal de dos, mais s'il est bien un personnage qui mérite ce genre d'affiche, c'est cette homme et c'est pour ce film. Je pense que cela fonctionne plutôt bien. David Michôd a dit que c'était son artwork préféré pour le film, et c'est une belle façon d'en terminer.

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Merci à toutes les personnes impliquées dans le processus, en particulier David Michôd et Liz Watts, John Tsiavis pour la photographie incroyable et Roadshow Films pour leurs encouragements et leur patience.

Source : Jeremy Saunders via Robert Pattinson Australia - Traduction : RP France

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